Rénovation d'une Kora
La kora est une harpe traditionnelle d'afrique de l'ouest de 21 cordes.
Elle est constituée :
- d'une calebasse d'environ 40cm de diamètre recouverte d'une peau
- d'un manche de 4 à 5cm de section
- d'un chevalet
- d'un cordier
La tension des cordes est traditionnellement obtenu grâce à des lanières de cuir, appelées Konso, qui maintiennent les cordes et dont on ajuste la position pour l'accordage.
Les cordes sont généralement réalisées à partir de fils en nylon.
Le manche
Le première opération consiste à changer le manche, afin de l'équiper de 20 mécaniques à bain d'huile de guitare électrique et d'une mécanique de guitare basse pour la corde la plus grave.
La manche est réalisé en hêtre à partir d'un potelet de balustrade que l'on trouve dans tous les magasins de bricolage.
La taille est réduite à 1m20 avec une section carré de 4x4cm.
La pièce est ensuite évidée sur une largeur de 2cm, une profondeur de 2,5cm et une longueur de 65cm pour permettre le passage des cordes. Les arêtes arrières sont chanfreinées pour faciliter la rotation des clés des mécaniques.
Les silets sont réalisés avec des tiges de laiton de 2mm x 35mm et sont maintenus, séparés de 25mm, grâce à des logements de part et d'autre de l'usinage.
La calebasse
La première opération consiste à renforcer les bords de la calebasse. J'ai utilisé pour cela les principes mis en oeuvre dans les guitares acoustiques :
Un cerclage constitué de bandes de hêtre entaillées et collées sur le bord intérieur de la calebasse.
Après quelques jours de séchage, il faut fixer la peau.
Dans mon cas, j'ai opté pour une peau de chèvre épaisse d'un coût de 20€ environ.
La peaux qui arrive rigide, doit être ramolie par un trempage de 2 à 3 jours.
Il faut ensuite la couper approximativement pour obtenir un bord de l'ordre de 15cm.
L'étape suivante consiste à tendre la peau autour de la calebasse grâce à des cordelettes en nylon (3mm environ). Cette étape est la plus délicate car la peau sèche vite et il convient de supprimer les plis en se servant eventuellement d'une tige rigide utilisée comme un rouleau à patisserie.
La barre transversalle et les deux poignées doivent être insérées tant que la peau n'a pas séchée.
En séchant, la peau se tend davantage, il faut donc attendre une bonne semaine avant de passer à la suite.
A l'aide d'une craie blanche ou d'un crayon, tracer les motifs souhaités sur la peux et procéder au cloutage à l'aide de clous de tapissier de 11mm.
Couper ensuite le cuir superflux après avoir préalablement retiré les cordelmettes de maintien.
A l'aide d'une scie sauteuse ou d'une grande scie cloche, couper si nécessaire l'ouie de la calebasse.
Le cordier se réalise très facilement avec une boucle d'écurie vissée sur le manche.
Les fils en nylon de 2-3mm sont fixés sur la boucle (tête d'alouette) de sorte que chaque extrémité de fil sera relié à une corde.
Concernant le chevalet, je l'ai acheté chez le luthier Kaelig qui vend des pièces détachées de Kora de très bonne qualité.
La dernière opération consiste à monter méticuleusement les cordes.
Pour déterminer le diamètre des cordes , je me sers d'un tableau que j'ai paramétré sur la bases des notions de physique vibratoire.
Téléchargement du tableau